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Des particules de plastique dans l’air des Pyrénées : la

pollution ne connaît pas de frontières

La pollution au plastique se retrouve décidément partout. Des scientifiques avaient déjà découvert des microplastiques au fond des océans,
dans les fleuves ou dans la neige de l’Everest et du Mont-Blanc. Cette fois, des scientifiques viennent d’en repérer aussi dans l’air “pur” de la
montagne.

La station de ski de Gourette à Eaux-Bonnes (Pyrénées-Atlantiques) (AXELLE LABBÉ / RADIO
FRANCE)

Une équipe internationale impliquant le Centre national de la re- communication confirment que la pollution au microplastique ne
cherche scientifique (CNRS) de Grenoble et Toulouse, vient d’en connaît absolument pas de frontières.
fournir la preuve : en analysant la composition de l’air au sommet
du Pic du Midi, dans les Pyrénées, donc au-dessus des nuages, à 2 On ne connaît pas la durée de vie de ces microplastiques
877 m d’altitude, ils ont retrouvé la présence d’un microplastique dans l’atmosphère
tous les 4 m³. Ils ont utilisé pour cela une pompe, capable d’aspir-
Les conséquences de cette pollution sur l’environnement et la santé
er et filtrer 10 000 m³ d’air par semaine, et l’analyse des filtres au
sont connues. On peut assimiler ces micro-plastiques à des pollu-
microscope a permis de retrouver ces très petites particules de 10 à
ants : s’ils sont inhalés, ils peuvent avoir un effet irritant sur nos
100 micromètres. Elles sont certes minuscules (les plus grosses ont
poumons, comme les particules fines de la pollution automobile. Le
la taille de fibres textiles), mais leur présence dans une zone aussi
problème c’est qu’on peut les retrouver avec des concentrations 10
aérée et éloignée des lieux de pollution a de quoi surprendre.
à 100 fois supérieures dans les villes ou dans des habitations mal
L’analyse de leur composition montre qu’il s’agit de polymères aérées.
comme le polystyrène ou le polyéthylène, et qu’elles provien-
Tout cela pose la question de leur persistance dans la nature. Car
nent des emballages ou de plastiques industriels. Cette équipe de
si ces travaux nous indiquent d’où ils viennent, on ne connaît pas
chercheurs a aussi réussi à retracer leur trajectoire en utilisant des
leur durée de vie dans l’atmosphère. Tout cela montre l’urgence à
modèles météorologiques. Ils ont fait tourner les masses d’air à l’en-
mieux gérer nos déchets et nos emballages plastiques. Les deux tiers
vers, donc en remontant le temps, explique Gael Le Roux, direc-
des déchets produits dans le monde échouent aujourd’hui dans des
teur de recherche au CNRS de Toulouse. Résultat : certains de ces
décharges, en dehors de toute filière de recyclage.
plastiques proviennent d’Afrique ou d’Amérique du Nord. D’au-
tres ont été rejetés par l’océan, ils proviennent d’embruns qui ont
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été emportés par le vent. Ces résultats publiés dans la revue Nature
Franceinfo, publié le 22 décembre 2021