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« Comme il n’existe pas de données nationales sur le nombre patients recevaient un traitement intensif s’ils prenaient un médica-
d’événements hypoglycémiques qui pourraient être évités si les pa- ment pour atteindre un taux d’HbA1c de 5,6 % ou inférieur, ou deux
tients recevaient un traitement moins intensif, nous avons dû calculer médicaments ou plus pour parvenir à un taux d’HbA1c compris entre
séparément le nombre d’Américains surtraités », poursuit le Dr Mc- 5,7 et 6,4 %.
Coy. « Nous avons ensuite utilisé les données tirées de la précédente
étude, combinées à ces nouvelles données, pour estimer le nombre « L’hypoglycémie (faible glycémie) est l’un des effets indésirables
de visites aux urgences et d’hospitalisations liées à une hypogly- graves les plus courants du traitement du diabète, et provoque des
cémie vraisemblablement dues à un surtraitement. » dommages immédiats et à long terme chez les personnes qui en souf-
frent », explique le Dr McCoy. « L’hypoglycémie grave, définie par
Des taux de glycémie continuellement élevés augmentent le risque la nécessité pour un tiers d’aider le patient à se soigner et à mettre fin
de complications du diabète, telles que les maladies cardiovascu- à l’épisode hypoglycémique, est associée à un risque accru de décès,
laires, la rétinopathie (maladie des yeux), la néphropathie (maladie de maladies cardiovasculaires, de troubles cognitifs, de chutes et de
des reins) et la neuropathie. Les hypoglycémiants réduisent ces ris- fractures, ainsi qu’à une mauvaise qualité de vie. »
ques, mais les plans de traitement doivent être fondés sur des don-
nées probantes et individualisées, explique le Dr McCoy. Pour se faire une idée encore plus précise de la situation, les cher-
cheurs ont classé les patients en tant que cas cliniquement complexes
« Il est important de s’assurer que nous ne prodiguons pas des soins s’ils présentaient les caractéristiques suivantes :
insuffisants aux patients atteints de diabète, mais aussi que nous ne
les surtraitons pas, car dans les deux cas, ils risquent d’en pâtir », — 75 ans ou plus
précise-t-elle. — Deux limitations ou plus de leurs activités quotidiennes, comme
l’incapacité à s’habiller, à se nourrir, à se déplacer d’une pièce à
Patients et méthodes de recherche l’autre ou à se mettre au lit/sortir du lit seul
— Maladie rénale en stade final
Le Dr McCoy et son équipe ont utilisé des données patients tirées de — Trois conditions chroniques ou plus
la National Health and Nutrition Examination Survey 2011–2014 et
de l’OptumLabs Data Warehouse pour mener cette étude. Ils ont tout Sur les 10,7 millions de patients, 32,3 % ont été considérés comme
d’abord estimé la prévalence des traitements hypoglycémiants inten- des cas cliniquement complexes. Même si ce facteur ne semblait pas
sifs parmi la population adulte américaine sur la base de l’enquête jouer un rôle dans le fait que le patient reçoive ou non un traitement
National Health and Nutrition Examination Survey la plus récente. intensif, le Dr McCoy constate que l’idéal aurait été que cela soit le
Les chercheurs ont ensuite déterminé le nombre approximatif de vis- cas.
ites aux urgences et d’hospitalisations liées à une hypoglycémie et
imputables à ces traitements intensifs sur la base des données Op- « Les personnes âgées et les autres patients considérés comme des
tumLabs recueillies lors de l’étude antérieure. cas cliniquement complexes ont plus de risque de présenter une hy-
poglycémie, ainsi que d’autres événements indésirables en cas de
Les données de la National Health and Nutrition Examination Sur- traitement intensif ou de surtraitement. Dans le même temps, il est
vey ont permis d’identifier plus de 10,7 millions d’adultes atteints de peu probable que ces patients tirent des avantages d’un traitement in-
diabète, non enceintes pour les femmes, dont l’hémoglobine A1c se tensif plutôt que d’un contrôle glycémique modéré », explique le Dr
situait dans la plage recommandée par les directives cliniques (moins McCoy. « Lorsque nous établissons un plan de traitement du diabète,
de 7 %). Les chercheurs ont découvert que près de 22 % de ces per- notre objectif doit être de maximiser les avantages tout en réduisant
sonnes étaient traitées de manière intensive. Ils ont considéré que les les inconvénients et le fardeau du traitement. »