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           ID D N U  |  iddnu@suntrap.com   |   www.suntrap.com


           Dans  certains  cas,  les  biologistes  moléculaires  ont  confirmé  la   les  tissus  analysés, en  particulier  parmi  le  patients  décédés  pré-
           présence dans certains sites extra-pulmonaires  de virus SARS-  cocement (14 cas sur 17, soit dans plus de 82 % des cas). Parmi
           CoV-2 capables de se répliquer en réussissant à l’isoler dans des   les patients des groupes moyen et tardif, la présence d’ARN sous-
           cultures cellulaires.                                  génomiques a été respectivement détectée chez environ 61% et 42%
                                                                  des cas.
           Enfin,  chez  six  individus,  les  biologistes  ont  étudié  la  diversité
           génétique des virions SARS-CoV-2 en utilisant l’amplification du   Le virus a été isolé dans les cultures cellulaires de nombreux sites
           génome viral et le séquençage génomique. Les cas autopsiques ont   pulmonaires et extra-pulmonaires,  parmi lesquels le poumon, les
           été classés en précoces, moyens ou tardifs, selon que le décès est   bronches,  les fosses nasales (cornets nasaux), le cœur, les gangli-
           intervenu après le début des symptômes dans un délai inférieur à 14   ons lymphatiques intra-thoraciques, l’intestin grêle et les glandes
           jours, entre 15 et 30 jours plus tard ou après le 31e jour.  surrénales chez les cas décédés dans les sept premiers jours après le
                                                                  début des symptômes.
           Le  virus  SARS-CoV-2 a  été  détecté  dans  chacun  des  44  cas  au-
           topsiques analysés et dans 75 localisations anatomiques sur les 85   Compartimentalisation génétique entre les sites pulmonaires et ex-
           étudiées. La charge virale la plus élevée a été détectée dans l’ap-  tra-pulmonaires
           pareil respiratoire des cas précoces, tout en étant à un haut niveau
           dans chacun des tissus analysés chez de nombreux patients décédés   Les biologistes moléculaires ont analysé les séquences génomiques
           précocement. Globalement, la charge virale était moins importante   codant la protéine spike présentes dans 46 tissus provenant de 6 in-
           chez les patients du groupe moyen et plus encore de ceux du groupe   dividus. Il ressort que les populations virales ayant disséminé chez
           tardif. Même dans ce dernier groupe, une persistance à bas niveau   ces patients étaient relativement homogènes, sans changement dans
           de l’ARN viral a été détectée dans de nombreux tissus chez tous   les codons de la protéine spike. Cela dit, les chercheurs ont remar-
           les patients, et ce bien que le virus soit demeuré indétectable dans   qué chez certains patients du groupe précoce une diversité intra-in-
           le plasma.                                             dividuelle.

           Persistance de l’ARN viral de longue durée             Ainsi, chez un individu, des différences génétiques notables ont été
                                                                  observées dans les virus résidant dans les poumons et ceux présents
           Les chercheurs soulignent que l’ARN du SARS-CoV-2 a été dé-  dans le cerveau. Une mutation (D80F) a été détectée dans 31 échan-
           tecté dans le cerveau des six individus décédés tardivement. Chez   tillons pulmonaires analysés mais dans aucune des séquences virales
           cinq d’entre eux, le virus était présent dans la plupart des régions   détectées au niveau du cerveau. Parmi celles-ci, certaines étaient en
           cérébrales analysées, notamment chez un patient décédé 230 jours   revanche porteuses d’une mutation (G1219V), absente dans d’au-
           après le début des symptômes.                          tres tissus. Chez un autre individu, alors que 4 525 séquences de
                                                                  la protéine spike analysées étaient identiques, une mutation a été
           Chez 43 des 44 cas autopsiques, l’ARN viral a été détecté dans le   préférentiellement  détectée  dans des sites extra-pulmonaires,  no-
           tissu respiratoire. Il a été trouvé dans le tissu cardiovasculaire dans   tamment dans les ventricules cardiaques et les ganglions lympha-
           35 cas sur 44, dans le tissu lymphoïde dans 38 cas, dans le tissu   tiques intra-thoraciques.
           de l’appareil reproducteur dans 17 cas, dans le muscle, la peau et
           le tissu nerveux périphérique dans 30 cas, dans le tissu oculaire et   Ces résultats suggèrent qu’il existe chez certains individus une «
           d’humeurs dans 22 cas et dans le tissu cérébral dans 10 des 11 cas   compartimentalisation  génétique  » entre les sites pulmonaires et
           analysés.                                              non pulmonaires (dont le cerveau), autrement dit une réplication
                                                                  indépendante du virus dans ces sites. De rares études antérieures
           Les chercheurs rapportent avoir par ailleurs détecté les ARN sous-  avaient déjà rapporté une diversité intra-individuelle de bas niveau.
           génériques (ARNsg), indicateurs d’une réplication virale, dans tous
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