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Quid de la sévérité clinique ?

Reste enfin à déterminer quelle est la sévérité clinique des cas de
Covid-19 dus au nouveau variant Omicron. Des informations anec-
dotiques et fragmentaires en provenance d’Afrique du Sud, reposant
notamment sur un faible taux d’occupation de lits en soins critiques,
un moindre recours à l’oxygénothérapie, une durée moins longue
d’hospitalisation, une moindre mortalité hospitalière, au cours des
trois ou quatre dernières semaines par rapport à ce qu’on a observé
auparavant, pourraient indiquer que ce nouveau variant provoque
une maladie moins sévère.

Cela dit, on sait qu’un variant moins pathogène mais beaucoup plus
transmissible peut, mathématiquement, provoquer beaucoup d’hos-
pitalisations et de décès. Il serait très imprudent, au vu d’informa-
tions préliminaires, fragmentaires et donc non validées, de miser sur
une moindre virulence d’Omicron par rapport à Delta. Il importe
donc de rester particulièrement vigilant et de respecter plus que ja-
mais les gestes barrières, en particulier le port du masque, la distan-
ciation physique et l’aération des espaces clos.

Par ailleurs, des données préliminaires en provenance d’Afrique du
Sud semblent indiquer que la plupart des patients admis à l’hôpital
récemment et qu’il existe un décalage entre le début de l’infection
ont moins de 40 ans, mais il convient d’être particulièrement prudent
et l’hospitalisation ou le décès ». Là encore, insistait l’UKHSA, il
avant d’en conclure quoi que ce soit. En tout état de cause, un suivi
faudra attendre plusieurs semaines avant de connaître la proportion
rigoureux au cours des prochaines semaines permettra de préciser
des formes graves liées à Omicron par rapport à celles associées à
les manifestations cliniques liées à une infection à Omicron ainsi
Delta durant la même période.
que d’évaluer le pronostic associé.
À peine deux jours plus tard, le 12 décembre, les responsables de
Des données préliminaires, provenant du ministère de la santé
santé (Chief Medical Officers) de l’Angleterre, de l’Écosse, du Pays
sud-africain et communiquées le 10 décembre, font état d’une effi-
de Galles et de l’Irlande du Nord ont indiqué dans un communiqué
cacité vaccinale contre les formes sévères de Covid-19 due au vari-
commun diffusé par le ministère de la santé que les données sur la
ant Omicron de seulement 68,7 %*** chez les personnes double-
gravité de la maladie seront certes plus claires au cours des pro-
ment vaccinées avec le vaccin de Pfizer et de 92,4 %*** chez les
chaines semaines, mais que « des hospitalisations dues à Omicron
individus vaccinés puis infectés.
ont déjà eu lieu et il est probable qu’elles augmentent rapidement ».
Qu’en est-il au Royaume–Uni ? Dans son rapport mis en ligne le
Les autorités britanniques misent sur le rappel pour éviter de sub-
10 décembre, l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA)
merger les hôpitaux. Le Premier ministre Boris Johnson, parlant d’
indiquait « À ce jour, aucun cas d’infection par Omicron n’a été
« un raz-de-marée d’Omicron qui arrive », a annoncé dimanche 12
signalé comme ayant fait l’objet d’une hospitalisation ou d’un décès.
décembre au soir une forte accélération de la campagne de rappel
Par conséquent, il n’est pas possible de comparer le risque d’hos-
vaccinal, avec l’objectif de proposer une troisième dose de vaccin
pitalisation ou de décès avec d’autres variants. Cependant, il faut
contre la Covid-19 à tous les plus de 18 ans en Angleterre. Ils pour-
noter que dans la plupart des cas le prélèvement a été réalisé très